La robotique : un outil pour enseigner au 21e siècle

14 janvier 2015 | Sophie Lussier

Le 21e siècle s’est présenté aux portes de nos écoles avec son lot de défis, de difficultés mais surtout avec ses multiples possibilités. Pour répondre aux besoins émergeants de leur clientèle, les enseignants sont appelés à repenser leur pédagogie, à réévaluer leurs stratégies d’enseignement ainsi qu’à s’approprier de nouveaux outils tel que les technologies mobiles, la robotique et la programmation.

La surqualification technologique requise pour fonctionner dans le monde du travail, remet en question les habiletés que l’école doit développer. D’une culture de l’enseignement, nous devons transitionner vers une culture de l’apprentissage, permettant ainsi à nos élèves de développer la capacité de collaborer, de créer et de résoudre des problèmes de niveaux cognitifs plus élevés. L’approche STEM (science-technology, engeneering and mathematics) très en vogue aux États-Unis, tente de réponde à ses nouveaux besoins en combinant les matières nécessaires pour encourager l’esprit innovateur des élèves. Utilisant le principe de découverte active (inquiry approach), cette approche tente de développer l’autonomie de l’élève à titre de chercheur et de concepteur en lui laissant beaucoup de liberté face au produit final et au protocole mis en place. L’élève se voit donc confronté aux problématiques reliées à l’utilisation et à l’application de ses connaissances ainsi qu’à sa capacité à trouver des solutions qu’il devra ajuster tout au long du processus.

Inverser la taxonomie de Bloom devient dans cette optique inévitable, les énergies sont de plus en plus dirigées vers des activités de production plutôt que de mémorisation.

C’est dans cette dynamique que la robotique LEGO se présente comme l’outil par excellence. Offrant la possibilité d’intégrer les différentes matières au programme, la robotique LEGO nécessite le développement de la collaboration, de la création, de la résolution de problème ainsi que d’un esprit innovateur. Qualités qui sont toutes requises pour la mise en place d’une approche “STEM”. De plus, la robotique familiarise les élèves avec les principes de la programmation et de l’ingénierie redonnant aux sciences et à la technologie le statut de matière “cool”.

Selon R.C. Adkins (Forbes Magazine): “only 5% of U.S. workers are employed in fields related to science and engineering, yet they are responsible for more than 50% of our sustained economic expansion.” Cette statistique nous renvoie à l’importance des sciences à l’école ainsi qu’à l’intérêt entretenu par les élèves à cet égard. Travailler le facteur “cool” nous permet d’accrocher les élèves pour leur faire découvrir les vastes possibilités reliées au monde des sciences.

Non seulement les élèves apprécient la robotique mais les enseignants également. Rejoignant les différents niveaux de compétence des élèves, cet outil permet aux élèves en difficulté de “briller”, de développer un “leadership” qui a des répercussions positives sur d’autres aspect de la vie en classe.

Jakob et Matthew de la classe de Mme Proulx ont bien voulu partager leur vision de la robotique. Ces élèves participent à un projet d’intégration des matières où ils doivent créer un outil robotisé pour alléger le travail des habitants d’une Seigneurie de la Nouvelle-France. Projet qui s’échelonne tout au long de la deuxième étape, en plus de rencontrer les objectifs du programme de science-technologie, ce projet touche également des objectifs des programmes d’univers social et de français tout en offrant une expérience éducative bien ancrée dans le 21e siècle.

Tout en développant les habiletés essentielles, la robotique offre une voix aux élèves. D’avoir à partager leur expérience et leurs résultats par l’entremise de présentation digitale les obligent à sélectionner l’information importante en fonction de leur auditoire. L’apprentissage de l’outil digital devient un supplément à leur formation.

Comme conseillère pédagogique, j’encourage les initiatives des enseignants en publiant les billets des élèves sur mon blogue. Cela leur donne accès à une plateforme de diffusion authentique sans avoir à en assurer la gestion.

Le 21e siècle est un moment magique pour le monde de l’éducation, il faut seulement garder en perspective que les nouveaux outils seront aussi bons que la pédagogie qui les promouvoit.

Sophie Lussier

Conseillère pédagogique

Lester B. Pearson School Board

Merci à Élizabeth Proulx, enseignant à l’École St-Charles. LBPSB